Il n’y a qu’une façon de célébrer Woody Allen et de le défendre face à une campagne de mauvaise foi insupportable, c’est d’aller voir ses films. Mais, malheur, Coup de Chance, son cinquantième, est à fuir !
Tourné en français notamment dans les parcs de Paris (pendant l’automne rouge comme « Mais qui a tué Harry ? » de Hitchcock jadis), seule l’image nous rappelle que le film est signé Woody Allen.
L’histoire policière rappelle un peu « Match Point ». Une jeune femme qui a épousé un riche homme d’affaires possessif qui l’exhibe comme un trophée (dixit la dame elle-même) dans son milieu de grands bourgeois, rencontre un ami de lycée, un romancier-poète soi-disant bohème (il faut pourtant payer bonbon pour se payer un appartement sous les toits). Le mari s’en rend compte et le fait éliminer par deux tueurs roumains plus caricaturaux tu meurs. Mais la maman de son épouse soupçonne l’élimination du pauvre poète ce qui l’expose à son tour à la vengeance de son beau-fils.
Ce n’est ni un thriller ni une comédie. Ce n’est qu’un ramassis de bavardages sans intérêt. Plus gnian-gnian, tu meurs. Le petit ami séduit la dame en lui récitant le début des « feuilles mortes » !
Les acteurs qui doivent débiter ces dialogues cornichon sont eux-mêmes sans consistance. Jamais Woody Allen aura si mal dirigé ses interprètes (et surtout son actrice principale) à moins qu’ils ne soient naturellement pas doués. Lou de Laâge n’a pas le moindre charisme, le moindre mystère. Son mari, Melvil Poupaud, est ridicule dans le rôle du mari, raide, auquel on ne croit pas un instant et l’amant, Niels Schneider, est une marionnette abandonnée par son marionnettiste. Seule Valérie Lemercier (la maman de la dame) tire son épingle du jeu. Elle a bien du mérite entourée qu’elle est par ces maladroits !
Même la musique (surtout du free jazz des années 60 est insupportable, c’est dire !)
Un naufrage dont il faut s’échapper tant qu’il en est temps…
