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Le billet d’humeur de Francis de Laveleye

Asphalt City de Jean-Stéphane Sauvaire

Une leçon (terrible) de cinéma, interprétée et mise en scène de façon magistrale. Cœur fragiles, s’abstenir.

C’est un film sur le stress de l’urgence et le poids mental de l’impuissance, de la douleur et de la culpabilité. Nous suivons un binôme d’ambulanciers urgentistes, l’un étant un vieux de la vieille qui a tout vu, tout connu et tout enduré. Le jeune ambitionne de faire des études de médecine et fait ce job pour se faire la main en préparant ses examens d’admission.

L’essentiel du film se déroule dans un bruit de sirènes, de métro aérien, de circulation dans cette ville asphaltée dont on ne voit que les quartiers sordides vers lesquels sont appelés ces courageux intervenants de première ligne. Et c’est tout un catalogue des pathologies sociales et médicales qui nous est montré scène après scène, dans un rythme et avec un tonus de match de catch. Quelques moments de vie privée scandent le récit, mais sans vraiment montrer l’apaisement que l’on souhaiterait à ces héros du gyrophare. Ce film leur est dédié, pour des raisons que le générique de fin explicite.

Ce troisième long métrage de ce réalisateur français est parfois mentionné sous le titre Black Flies que vous comprendrez en voyant le film. Si vous êtes prêts à vous infliger un spectacle très dure humainement, mis en image de façon virtuose.

Et plus si affinité de Olivier Ducray – Wilfried Méance

Bien sûre ils prirent quelques amants… Nous assistons dans un dispositif très théâtral (l’appartement du couple invitant) à des dialogues de théâtre de boulevard, interprétés très mécaniquement pour faire monter la tension avec leurs invités de l’étage du dessus. Les plaisanteries appuyées sont un peu gaudrioles et le jeune couple, libertin. Ils ne refuseraient pas d’amener leurs amis à partager ces soirées (bruyantes) de jambes en l’air.

Alors comme le seul intérêt de ce film qui se veut distrayant est de découvrir la mécanique de l’histoire, laissons aux spectateurs que cela attire, le plaisir d’apprécier la recette du gigot de 7 heures.

On se demande pourquoi il faut deux réalisateurs pour ce genre de films destinés à supporter la pluie glacée d’un soir d’hiver un jour de déprime devant la télé. Dans ces conditions, quelques répliques feront rire, débitées par 4 acteurs très appliqués.

Francis de Laveleye

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