Vous jugerez par vous-même des grandes qualités de ce film de genre, élégant, tourné en panavision ce qui donne une image ample, aux couleurs très réalistes de décors très soignés. La caméra est chaque fois placée là où elle permet la meilleure information et les mouvements d’appareil accompagnent le regard là où il veut spontanément se rendre pour décortiquer cette intrigue montée en deux chronologies qui s’entremêlent : l’implication de ce juré numéro 2 dans le procès d’une action que l’on découvre par flash-back.
Un charmant couple de la classe moyenne de Géorgie attend un enfant. Le mari est convoqué comme juré à un procès assez banal.
Sauf que petit à petit la culpabilité du prévenu perd de son évidence, et que les « douze hommes en colères » (il y a des femmes aussi !) vont discuter âprement les questions auxquelles le jury doit répondre.
Nous voilà dans un film « de procès » trial film chez les anglosaxons.
Les acteurs sont parfaits et la construction du récit ne laisse pas s’installer de longueurs. Les découvertes qui, petit à petit émergent le font avec nuance, retenue et une grande subtilité dans la narration.
De Clint Eastwood, ce très grand acteur et infatigable réalisateur de 93 ans nous avions apprécié déjà American Sniper, Richard Jewell, Sully et The Mullet.
Dans ce film-ci, il ne tient aucun rôle. Mais il mène les choses de main de maître et le seul plaisir de contempler cette maîtrise suffit à aller découvrir un film certes classique, mais tiré à quatre épingles. Et qui ne manque pas de soulever de graves questions éthiques.