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Review A Rainy Day in New York

Si vous êtes comme moi fan de Woody Allen, un conseil : n’allez pas voir « A rainy day in New
York » !

Certains critiques français ont manifestement cru défendre l’homme Allen, en pleine
controverse aux Etats-Unis sur ses soi-disant relations « inappropriées » avec une de ses filles ou
profité de cette affaire pour régler une fois de plus leur anti-américanisme primaire. C’est mal
tapé.

S’il faut défendre la réputation personnelle de W. Allen, ce n’est pas en plébiscitant l’un de ses
plus médiocres films.

Rien ne fonctionne ici : ni le décor (pourtant Manhattan, son lieu préféré et inspirateur de
quelques-uns de ses chefs d’oeuvre), ni les acteurs, ni l’intrigue. Seules quelques répliques
brillantes rappellent de temps en temps sa belle plume poétique, fine et humoristique.
Le film démarre mal avec une insupportable voix off qui fait doublon avec l’intrigue (Woody
Allen a souvent utilisé le procédé mais ici il masque mal le manque d’inspiration). Quelques
répliques brillantes ne suffisent pas à sauver un scénario absurde et une mise en scène poussive.
L’histoire raconte le week end de deux étudiants à Manhattan. Ashleigh, qui vient à New York
pour la première fois veut interviewer un réalisateur indépendant, qui l’entraîne dans une
sarabande au sein de la jet-set où tous les mâles cherchent à exploiter sa belle naïveté (on est en
2019 !) Pendant ce temps, son copain est happé dans plusieurs escapades à son tour et termine sa
soirée chez ses parents dans leur grand appartement bourgeois.
Le tout se termine par une balade en calèche autour de Central Park. Help !

Ecrit au début du siècle dernier par Feydeau, c’eût été drôle. Cent ans plus tard ce vaudeville
vieillot est juste triste.
La mise en scène est elle aussi poussive, théâtrale, immobile, sans rythme malgré les quelques
classiques du jazz qui comme d’habitude occupent la bande son. Quant aux acteurs, ils achèvent
le film.

Timothée Chalamet ressemble même physiquement aux pires apparitions de Jean-Pierre Léaud (y
compris sa coiffure faussement hirsute) et Elle Fanning (Ashleigh) qui joue la blonde candide et
trop maquillée semble sortie d’une stupide blague salace macho.
Allez revoir « Irrational Man, « Blue Jasmine » pour parler de quelques-uns de ses récents
chefs d’œuvre et ses merveilles plus anciennes comme « Sweet and Lowdown ».

Alain Berenboom

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